Dix pour cent, diffusée sur France 2 à l’automne 2015, remporte trois prix : meilleure série, meilleure scénario pour Fanny Herrero et meilleure actrice pour Camille Cottin, qui incarne le personnage d’Andréa Martel. En décernant ces récompenses, les votants de l’A.C.S. ont salué une création portée par des personnages solidement définis, et dans laquelle le rire laisse toute sa place à l’émotion.

« Ca me touche beaucoup d’être distinguée par une corporation que je respecte énormément, confiait Fanny Herrero après la cérémonie. Vous êtes ceux qui ont valorisé la place de l’auteur dans le processus de création d’une série. Nous sommes à des endroits complémentaires et nous grandissons ensemble« . Dix pour cent succède à Ptit Quinquin au palmarès de la meilleure série.
Comme en 2015, le prix de meilleur acteur honore deux prestations très différentes. Jacques Bonnaffé, qui incarne monseigneur Poileaux dans la saison 3 d’Ainsi Soient-Ils (Arte), est récompensé pour avoir donné vie à un personnage fort et complexe. Des qualificatifs que l’on peut également utiliser pour définir le député Philippe Rickwaert, interprété par Kad Merad dans Baron Noir (Canal +). L’acteur a lui aussi séduit les votants dans un rôle à contre-emploi et tout en nuances.
Deux autres séries de Canal + ont également été primées. Le prix du meilleur réalisateur a été remis à Fabrice Gobert, récompensé pour la saison 2 des Revenants ; une série dont l’atmosphère est unique à la télévision française.

Le prix du meilleur producteur a quant à lui été décerné au duo The Oligarchs Productions/Federation Entertainment, pour la saison 2 du Bureau des Légendes, proposée par Canal + un an après la diffusion de la première. « Je suis très ému de recevoir ce prix, a déclaré à ce propos Alex Berger, à la tête de The Oligarchs Productions. Parce que cela récompense les 300 personnes qui ont travaillé avec Eric Rochant et moi pour initier en France une méthode de production qui permette de livrer une saison tous les 12 mois. Et ça me touche que le prix vienne de la critique« .
Organisés aux 400 Coups, le restaurant de la cinémathèque française (Paris XIIe), les prix de l’A.C.S. participent à la reconnaissance d’une fiction télé de qualité, portée par l’exigence de repousser toujours plus loin ses limites. Ce que Fabrice Gobert résumait très bien après la remise de prix : « Ce genre de cérémonie valorise notre travail et l’ambition que l’on a. Il ne s’agit pas de se remercier mais de considérer que le travail de chacun est respecté et d’aller dans le même sens. La critique participe d’une émulation. Ça donne envie de retravailler et de continuer à tenter des choses audacieuses. »

Si les équipes artistiques des séries nommées étaient évidemment représentées, elles n’étaient pas seules. Fabrice de La Patellière ainsi que Dominique Jubin, directeur et directrice adjointe de la fiction de Canal + étaient également présents, ainsi qu’Olivier Wotling, directeur de la fiction d’Arte.
« Pour nous, cette cérémonie est l’un des évènements qui ont le plus de sens dans l’année, car c’est l’affirmation de quelque chose de collectif, a expliqué ce dernier. C’est quelque chose de très dynamique, qui nous emmène à réfléchir. On a toujours présent à l’esprit qu’il y a un défi à relever vis-à-vis de la critique. Etre jugés par des gens qui ont le scope le plus large sur tout ce qui se fait en production mondiale a une valeur inestimable pour nous ».
D’autres invités avaient fait le déplacement. Patrick Vanetti, directeur du Conservatoire Européen de l’Ecriture Audiovisuel (CEEA), Emmanuel Daucé, représentant du département séries TV de la Fémis, Carole Bienaimé, vice présidente de l’Association pour la Promotion de l’Audiovisuel (APA) mais aussi Nicolas Durand-Zouky et Marie-Pierre Thomas, représentant la Guilde des scénaristes et la SACD, ont eux aussi assisté à cette cérémonie. Frédéric Lavigne et Marie Barraco représentaient, quant à eux, les festivals Séries Mania et Série Series.